Présentation de l’œuvre
En désolidarisant la toile du châssis sur lequel elle avait été directement clouée, le nom du peintre est apparu, Jean Rocca, ainsi que la date d’exécution, 1634. Les historiens de l’art avaient formulé cette attribution mais la restauration en a apporté la preuve formelle.
Commanditée pour la chapelle Saint-Roch d’Isola, la toile représente Saint-Roch et Saint-Sébastien, habituels protecteurs contre la peste, et a été exécutée après l’épidémie de 1631. Les très graves altérations de la toile ont été causées par un apport massif d’eau sur le revers entraînant un soulèvement de la couche picturale avec pertes considérables sur toute la partie gauche de la toile.
Par ailleurs, des restaurations anciennes et des repeints nombreux avaient gravement bouleversé l’harmonie chromatique de l’ensemble.
Travaux de préservation
Le travail de restauration a porté sur la toile et le cadre. Un nettoyage a débarrassé la toile de ses impuretés ; l’élimination des vernis et des nombreux repeints, très grossiers et débordants, a permis de retrouver la gamme chromatique d’origine ; les couleurs sont apparues plus intenses et lumineuses, redonnant de l’expressivité à la toile.
Les lacunes ont été comblées et traitées de façon illusionniste en utilisant une technique de type tratteggio faite de hachures verticales volontairement visibles à proximité de la toile, traitées dans un ou deux tons légèrement inférieurs. Les lacunes comblées redonnent à l’ensemble de la toile son harmonie sans laisser croire à une œuvre originale.
Le retour aux couleurs initiales est particulièrement sensible dans la couronne de la Vierge, le manteau de Saint-Roch, le manteau de l’ange et les décors végétaux. Enfin, le beau cadre XVIIe a été agrandi aux angles pour permettre l’insertion de la toile dans son entier.