Présentation du bâtiment
Elle a valeur de manifeste, tant pour l’architecture elle-même que pour les meubles fixes et mobiles, les luminaires et les décors qui en sont indissociables.
Trois ans durant, Eileen Gray dessine le mobilier et les plans du projet en collaboration avec son compagnon Jean Badovici, (1893-1956), architecte et rédacteur en chef de la revue « l’Architecture vivante ». Construite de 1926 à 1929, la villa est caractéristique des courants modernistes de l’architecture des années 30.
Dominant le rivage, elle se présente sous la forme d’une petite villa blanche de 160 m² sur 2 niveaux. Son nom, E 1027, est un jeu sur les initiales d’Eileen Gray et de Jean Badovici, et s’explique ainsi : E pour Eileen, puis, selon le rang des lettres dans l’alphabet : 10, pour le J de Jean, 2 pour le B de Badovici, 7 pour le G de Gray.
L’intérêt de cette œuvre architecturale reconnue mondialement est également d’être associée à l’architecte Le Corbusier. En effet, le site « Cap moderne » comprend, outre la villa, l’ancien bar-restaurant L’Etoile de mer que tenait Thomas Rebutato, le Cabanon de Le Corbusier et un ensemble d’unités de camping bigarrées signées du même.
Le Cabanon est lui-même inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco tandis que la villa, ses jardins et son terrain sont classés au titre des monuments historiques. Progressivement laissée à l’abandon après a mort de Jean Badovici en 1956, la villa est rachetée en 1999 par le Conservatoire du Littoral à l’initiative de la commune de Roquebrune-Cap-Martin qui apporte son soutien financier.
Travaux de préservation
Un patient travail de restauration est alors entrepris par l’association Cap Moderne, avec notamment le concours du Département des Alpes-Maritimes. La villa avait été vandalisée et le mobilier pillé. Il a fallu intervenir à la fois sur les structures béton, sur les revêtements, les huisseries, et reconstituer les aménagements intérieurs et le mobilier conçu par Eileen Gray. Pour E 1027, c’est une renaissance.