Au dernier millénaire avant notre ère, les peuples qui vivaient dans la région du littoral et des Préalpes aménagèrent des refuges en hauteur, sous forme d’enceintes fortifiées en blocs de pierres ajustées sans mortier. On en dénombre aujourd'hui plusieurs centaines, comme l'oppidum de la Malle à Saint-Vallier. Ces peuples furent confrontés, à l'arrivée au IVe siècle avant notre ère, de Phocéens installés à Marseille. Ceux-ci implantèrent un réseau de postes côtiers fortifiés dont les plus éloignés à l'est furent Antipolis puis Nikaïa, à l'embouchure du Paillon. Mais les attaques répétées contre Antipolis et Nikaïa au IIe siècle conduisirent à l'intervention militaire des Romains, dont les Phocéens avaient sollicité l'assistance. Après les campagnes de 123 à 121, ils parvinrent à soumettre l'ensemble des territoires qui devaient constituer la Narbonnaise, sans toutefois pouvoir contrôler les peuplades alpines. C'est l’empereur Auguste qui vint à bout des dernières résistances dans les Alpes entre 25 et 14.

La présence romaine a laissé d’importants vestiges. A La Turbie, le Sénat romain a fait élever un trophée de marbre blanc en 6 avant Jésus-Christ. Il porte la mention des peuples vaincus. Ce témoin majeur de l'époque romaine a été reconstruit au début du XXe siècle, après les mutilations et les transformations du Moyen Âge, période pendant laquelle il servit de fort. Le trophée est situé sur le tracé de la Via Julia Augusta, reliant la Gaule Cisalpine à la Gaule Transalpine. Il subsiste des fragments du tracé de la voie, ainsi que cinq bornes milliaires. Sur la colline de Cimiez, l'ancien oppidum du peuple védantien devint le chef-lieu de la province romaine, sous le nom de Cemenelum. Celle-ci se transforma aux Ier et IIe siècle, notamment avec l'édification d'ensemble thermaux et d'un amphithéâtre, toujours visibles. Malgré le déclin de la cité, supplantée par Embrun comme chef-lieu de province, elle resta néanmoins le siège d'un évêché dont il subsiste les restes d'une basilique et d'un baptistère. Le musée archéologique de Cimiez évoque largement cette histoire. A Antibes, la ville romaine a laissé de nombreuses traces dans le parcellaire urbain et dans les campagnes environnantes, ainsi que des objets issus de fouilles terrestres et sous-marines, aujourd’hui conservés au musée archéologique du Bastion. L’aqueduc de la Bouillide, qui conduisait l’eau de Valbonne à Antibes, est toujours présent sur une partie de son tracé. Non loin de là, à Biot, s’élève un tombeau monumental romain, le mausolée de la Chèvre d’or. Dans le reste des Alpes-Maritimes, les traces du passé romain sont toujours prégnantes, notamment sous forme d’inscriptions lapidaires, de cippes funéraires et de bornes milliaires.