Tablettes, smartphones, ordinateurs… les enfants sont (sur)exposés de plus en plus tôt aux écrans. Une pratique qui n’est pas sans conséquence sur leur développement.

QUEL EST L’IMPACT DES ÉCRANS SUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS ?

L’enfant se développe surtout en touchant, en manipulant, en jetant, en expérimentant. Toutes ces activités sont essentielles. C’est ce qui va lui permettre de construire correctement tous ses besoins, que ce soit au niveau de la motricité fine, du langage, de sa capacité à interagir avec son environnement.

Le fait d’utiliser les écrans très jeune va casser un peu ce bon développement. Et puis les écrans font aussi « écran » dans la relation à l’autre, ça la coupe. Si l’enfant ne la développe pas, ça peut engendrer aussi des troubles du spectre autistique. À la Maison des 1000 premiers jours, on a eu l’expérience d’enfants de moins de deux ans qui présentaient des troubles du spectre autistique.

En réduisant le temps d’écran, on a constaté un impact positif. Face à l’écran, l’enfant est passif aussi. Il y a moins d’activité physique et un risque de prévalence accru au niveau de l’obésité et des troubles du sommeil.

QUELLES RECOMMANDATIONS POUR PROTÉGER AU MIEUX LES PLUS JEUNES ?

Déjà, il ne faut pas mettre un enfant devant un écran avant ses trois ans. Sinon, il faut favoriser des activités entre les parents et l’enfant qui impliquent les cinq sens, avec des jeux qui vont développer l’acquisition du langage, où l’enfant va pouvoir manipuler et être dans une exploration avec l’adulte, avec des temps d’échange.

Et il ne faut pas oublier aussi que l’enfant a besoin des fois de s’ennuyer, de ne pas être toujours dans une stimulation. Dans tous les cas, on posera un cadre d’utilisation vraiment clair, comme par exemple, la présence obligatoire d’un adulte qui pourra verbaliser avec l’enfant ce qu’il est en train d’expérimenter sur l’écran.

LA MAISON DES 1000 PREMIERS JOURS AIDE LES PARENTS À METTRE EN PLACE DE BONNES PRATIQUES…

La Maison des 1 000 premiers jours propose des ateliers de sensibilisation, libres et gratuits, pour limiter l'usage des écrans et surtout accompagner les parents. Il ne s’agit pas de les culpabiliser, mais de leur apporter des informations et leur proposer des alternatives, de façon à ce qu’ils puissent réajuster leur comportement.