Le XXe siècle de 1914 à 1990

Le XXème siècle aura été le siècle de tous les changements. Malgré les guerres mondiales, le département des Alpes-Maritimes a su s’adapter et par la suite remettre en place toute sa politique de reconstruction et d’évolution.

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La Côte d’Azur devient un centre d’accueil. Durant les années 20, le tourisme connaît de forts impacts dus à la guerre. La clientèle change et les touristes de passage sont plus nombreux que la clientèle à long séjour. C’est dans les années 30 que le secteur touristique subit de plein fouet la crise. Avec en plus, un milieu politique perturbé.

La première guerre mondiale

  • La guerre transforme la Côte d’Azur en centre d’accueil.
    • De nombreux réfugiés : Nordistes et Lorrains, Belges, Serbes.
    • Une grande partie des hôtels est transformée en hôpitaux : des milliers de blessés russes, anglais et français y sont soignés. Menton accueille les soldats malgaches et sénégalais malades. Les Belges blessés sont soignés dans deux propriétés royales à Villefranche et au Cap-Ferrat ; les soldats décédés sont enterrés à Saint-Hospice dans un cimetière militaire.
  • La guerre est une hécatombe. Nice, à elle seule, perd près de 4 000 hommes.
  • Après la révolution de 1917, des émigrés russes cherchent refuge à Nice.

Le tourisme

Les années 20 :

  • Reprise du tourisme qui connaît de fortes évolutions dues à la guerre.
  • La clientèle change : l’aristocratie, ruinée, est remplacée par une bourgeoisie enrichie pendant la guerre ou par une bourgeoisie moyenne des pays à forte monnaie.
  • Le standing des hôtels fléchit. Les grands palaces connaissent de graves difficultés : l’hôtel du Parc Impérial à Nice, privé de sa clientèle russe, ferme en 1925. Il est transformé en lycée en 1930. On construit désormais des hôtels modestes et des meublés.
  • Les touristes de passage sont plus nombreux que la clientèle à long séjour.
  • L’été commence à attirer quelques touristes, mais le mouvement est très lent.
  • 1929 - Ouverture à Nice d’un somptueux casino : le Palais de la Méditerranée.

Les années 30 :

  • Le tourisme souffre de la crise qui frappe la clientèle riche. La crise se propage d’abord lentement, puis connaît une croissance rapide à partir de 1936-37.
    De nombreux palaces ferment et sont vendus par appartements
  • La saison d’été commence à menacer la suprématie de l’hiver, parallèlement au développement du tourisme populaire (1936, congés payés). Le succès des stations d’été est plus rapide à l’ouest du Var : Cannes surtout et Juan-les-Pins, qui ouvre un casino en 1928.
  • Timides débuts de la saison d’hiver : 1931, premiers aménagements à Beuil.

La principauté de Monaco

En 1920, Charlotte, fille du futur prince Louis II (1922-1949), épouse un Français, Pierre comte de Polignac et lui transmet son nom. Avec Rainier III, petit-fils de Louis II, débute en 1949 le règne de la troisième famille Grimaldi.

La circulation

Les routes :

  • La moyenne corniche atteint Monaco en 1927 et Roquebrune en 1939.
  • En 1922, commence la réalisation d’un plan routier dit “inter-vallées” pour favoriser les communications est-ouest dans l’arrière-pays. Ont été réalisées avant 1940 : Bévéra-Vésubie par la Bollène et Turini ; Vésubie-Tinée par le col Saint-Martin ; Clans-Var par Valberg ; Paillon-Var par Chateauneuf-de-Contes et Aspremont.
  • La route du bord de mer Nice-Antibes-Cannes, est construite entre 1934 et 1936.

Les chemins de fer :

  • 1928 - inauguration de la ligne Nice-Coni (relations directes avec Turin).

Les tramways :

  • Ils disparaissent à partir de 1925 (progrès de l’automobile) ; en 1928, suppression de la ligne Nice-Saint-Martin-du-Var.

La population

Les résultats des recensements

  • 1911 : 356 000 - 1921 : 358 000 - 1931 : 493 000 - 1936 : 514 000.
  • Si la guerre a arrêté l’expansion, les années 20 connaissent une spectaculaire progression qui est due à une forte immigration (surtout des Italiens : plus des 2/3). Le département des Alpes-Maritimes est un de ceux où la population étrangère est la plus élevée (en 1926 : 34 % de la population du département).
  • A partir de 1930, la population augmente à un rythme plus mesuré : si le déficit naturel s’aggrave et le nombre d’étrangers diminue, de nombreux Français viennent alors s’installer sur la Côte.

Une vie politique agitée

  • Les passions sont entretenues par deux journaux : L’Eclaireur de Nice, de droite, 13 000 exemplaires : Le Petit Niçois, radical socialiste, 60000 exemplaires.
  • La période est dominée par des personnalités modérées, mais la gauche se renforce progressivement grâce à la progression du parti communiste.
  • La coupure entre la droite et la gauche s’accentue dans les années 30. En 1936, sont élus trois députés du Front Populaire, dont Virgile Barel, et trois députés de droite.
  • Jean Médecin, élu maire de Nice en 1928, député en 1932, sénateur en 1938, est la figure dominante du département.
  • L’extrême droite se développe à partir de 1932 (Joseph Darnand est Niçois). Plusieurs personnalités niçoises adhèrent au PPF de Jacques Doriot.

En 1940, le département est touché par l’entrée en guerre de l’Italie. Le Département est supprimé et est remplacé par une commission administrative. La vie quotidienne est pénible et le chômage s’accroît. C’est le 6 septembre 1944 qu’a lieu la libération (après le débarquement du 15 août 1944 au Dramont).

L’année 1940

  • Le département est touché par le conflit en raison de l’entrée en guerre de l’Italie.
  • Fin mai : afflux de réfugiés belges et nordistes.

Le mois de juin

  • Le 10, les italiens déclarent la guerre (Mussolini espère récupérer Nice et la Savoie). La disproportion des effectifs est grande. Les Français : 35 000 hommes et 420 canons, les Italiens : 140 000 hommes et 1 300 canons.
  • La ligne des forts et des fortins que les français ont construits à la fin du XIXe face à la ligne de crêtes tenue par les italiens bloque ceux ci. 7 soldats français et 179 soldats italiens trouvent la mort.
  • Le 25, signature de l’armistice. Les Alpes-Maritimes font partie de la zone libre à l’exception de trois communes occupées : Isola et Fontan (partiellement), Menton (en totalité) et qui seront annexées de fait.

Juillet 1940 - Novembre 1942 - La zone libre et le régime de Vichy.

10 juillet. Vichy - Les pleins pouvoirs votés au Maréchal Pétain.

  • Le vote des parlementaires des Alpes-Maritimes.
    Pour : les députés Baréty et Bounin. Les sénateurs Dreyfus et Médecin.
    Contre : le député Hennessy.
  • Trois députés n’ont pas pris part au vote. Jonas qui a quitté la France pour les Etats-Unis en juin 1940 ; les communistes Barel et Pourtalet emprisonnés depuis l’automne 1939.

Les administrations locales

  • Le Département, supprimé, est remplacé par une commission administrative de neuf membres, nommés par le ministre de l’Intérieur.
  • Une loi de décembre 1940 décide que les villes de plus de 2 000 habitants auront un maire nommé par le gouvernement, qui confirme Jean Médecin dans ses fonctions.

La collaboration

  • 5 octobre 1940. Création de la première section départementale de la légion française des combattants à Nice (50 000 adhérents à la fin de 1941).

La vie quotidienne

  • Le chômage s’accroît : l’horticulture est frappée par la perte des marchés extérieurs, le trafic portuaire diminue, l’hôtellerie est en crise.
  • Les studios de la Victorine, modernisés dans les années 30, sont en pleine activité : 20 films sont tournés de février à décembre 1941.

Novembre 1942 - Septembre 1943. - L’occupation italienne

  • A la suite du débarquement des alliés au Maroc et en Algérie, les Alpes-Maritimes sont occupées par les italiens (c’est la fin de la zone libre).
  • De nombreux juifs, fuyant les allemands, s’installent dans les Alpes-Maritimes, (plus de 3 000).
  • Les italiens s’opposent à toute arrestation des juifs.
  • Février 1943. Institution du Service du Travail obligatoire (S T O) : sur 11 500 requis pour travailler en Allemagne en 1943, 3 200 seulement partent.
  • Développement de la Résistance. En 1943, de véritables maquis s’installent dans l’arrière-pays. Apparition d’une presse clandestine.
  • Juillet 1943. Jean Médecin est écarté de la mairie. S’il affirme son attachement au maréchal Pétain, il insiste publiquement sur le caractère français de Nice ; il refuse de débaptiser la Promenade des Anglais.

Septembre 1943 - Août 1944 - L’occupation allemande

  • Aussitôt après la capitulation italienne (8 septembre), les allemands pénètrent dans les Alpes-Maritimes et remplacent les italiens qu’ils désarment.
  • Les autorités françaises réintègrent Menton, Fontan et Isola qui cessent d’être annexées de fait par l’Italie.
  • Aggravation de la situation des juifs. On estime à 6 000 (sur 25 000) le nombre de juifs déportés.

Les bombardements

  • Le pont du Var (plusieurs fois de novembre 43 à août 44) ce qui vaut à Saint-Laurent d’être citée avec Caen “villes les plus sinistrées de France”.
  • La gare de marchandises de Saint-Roch à Nice, le 26 mai 1944 ; 284 morts, 100 disparus, 480 blessés, 600 immeubles détruits ou endommagés.
  • Un bombardement à La Bocca cause 40 morts et 160 blessés.
  • Les allemands détruisent à Nice le Casino de la Jetée - promenade.

La répression (1944)

  • Juin : Jean Médecin, arrêté par la milice, est interné à Belfort (où il sera libéré).
  • 11 juin : 5 élèves du lycée Masséna sont exécutés à Saint-Julien-du-Verdon.
  • 7 juillet : Torrin et Grassi sont pendus sur l’avenue de la Victoire.
  • 12 août : 15 maquisards français et italiens sont fusillés à Sospel.
  • 15 août : 22 détenus (dont 3 femmes) sont fusillés à l’Ariane (Nice).

La libération (après le débarquement du 15 août 1944 au Dramont).

  • Les américains pénètrent le 25 août à Cannes et Grasse, le 26 à Antibes, Cagnes, Vence.
  • 28 août, Nice se libère elle-même ; les américains rentrent dans la ville le 30.
  • La majeure partie du département est libérée le 6 septembre.

Les habitants de Menton subissent une évacuation en 1940, la guerre est déclarée par les Italiens. Quelques années plus tard, la ville est annexée par les Italiens. En 1943, Menton se retrouve occuper par les Allemands.

Juin 1940

L’évacuation de Menton :

  • Décidée par le commandement militaire français, préparée dès le 25 mai, elle a lieu le 3 juin. 15 700 personnes sont évacuées vers Antibes et Cannes.
  • Le 7 juin, les mentonnais sont conduits vers les Pyrénées orientales, où ils sont répartis dans 83 communes (à Prades un immeuble devient la “mairie de Menton”).
  • A partir d’octobre, un grand nombre d’entre eux rejoindront le département du Var.

La guerre (déclarée par les italiens le 10 juin) :

  • Le 20 juin, les italiens occupent la baie de Garavan et une partie de la baie ouest de Menton. Mais ils sont stoppés grâce à la résistance du fort du Cap-Martin.
  • L’armistice (24 juin) - Menton est occupée par les Italiens.

Juin 1940 - Septembre 1943 - Menton annexée de fait par les Italiens

  • Les occupants veulent italianiser la ville
    L’Italien devient la langue officielle et obligatoire ; l’enseignement est donné en italien ; la signalisation des rues est en italien. De nouvelles bornes kilométriques indiquent la distance de Menton à Rome. Les habitants reçoivent une carte d’identité italienne et utilisent des timbres postes italiens. Un nouveau journal paraît, intitulé “Il Nizzardo”. La lire est la monnaie légale.
  • Les Français sont peu nombreux
    Le recensement du 23 avril 1941 dénombre 6 700 habitants dont 4 500 italiens et 500 italiens qui avaient été naturalisés français.

Septembre 1943 - Septembre 1944 : Menton occupée par les allemands

  • 8 septembre 1943 - L’arrivée des allemands provoque le retour de Menton au sein du département des Alpes-Maritimes. Le drapeau français est à nouveau hissé, les fonctionnaires français reviennent. Les inscriptions italiennes disparaissent.
  • Février - Mars 1944 - Evacuation du bord de mer. Création de la “zone réservée alpestre” dans laquelle Menton est comprise. La vie devient très difficile.
  • 29 août 1944 - Des SS occupent Menton. 6 otages sont fusillés.
  • 6 septembre 1944 - Les allemands quittent Menton où pénètrent le 8 des parachutistes canadiens et américains. Les Allemands, sur les hauteurs, continuent pendant plusieurs semaines à bombarder la ville (la guerre a endommagé 75 % des immeubles et en a détruit 10 % entièrement).

Une mise en place des délégations spéciales est réalisée. Elles remplacent les conseils municipaux en vigueur sous Vichy. Mais la guerre a eut un grand nombre de répercutions sur le territoire : l’essor démographique est brisé et le département est classé dans le tiers des départements les plus ravagés par la guerre.

Octobre 1944 - Combats dans la région de la Bévéra

  • En trois semaines, le village de Castillon n’est plus qu’un amas de ruines.
    Sospel, qui a durement souffert des bombardements américains, est libérée le 28 octobre.

Hiver 1944-1945

  • La haute vallée de la Roya, le massif de l’Authion, les crêtes frontalières de la Vésubie et de la Tinée sont toujours occupés par les allemands.
  • Les habitants de Breil, Fontan et Saorge sont évacués et conduits à Turin.

Avril 1945 - Combats dans la haute vallée de la Roya

  • Le 9, le général de Gaulle annonce à Nice la prochaine offensive (80 000 personnes écoutent l’orateur installé au balcon du casino place Masséna).
  • Le 12, les français qui viennent de remplacer les américains enlèvent l’Authion.
  • Le 13, Breil est libérée - le 14, Tende, la Brigue et Vintimille sont occupées.

Mise en place des délégations spéciales

Elles remplacent les conseils municipaux en vigueur sous Vichy. Le 19 septembre 1944, Virgile Barel est nommé président de la délégation spéciale de Nice.

L’épuration

  • Si des exécutions sommaires ont lieu (10 fusillés le 23 septembre au Fort-Carré d’Antibes), les tribunaux légaux n’ont pas été d’une grande sévérité. Sur les 4 487 inculpés jugés entre le 20 octobre 1944 et le 31 juillet 1947, 24 ont été condamnés à mort (dont les 3/4 graciés).
  • Jean Médecin et J. Bounin, entré dans la Résistance et devenu commissaire de la République à Montpellier, sont déclarés éligibles par le gouvernement.

Les conséquences de la guerre

  • L’essor démographique est brisé
    1936 : 514 000 habitants - 1946 : 453 000 habitants (le nombre des étrangers a diminué de moitié).
    Dans les régions frontalières de l’Italie certaines communes ont payé un lourd tribut :
    • Menton : 1936 : 21 700 habitants. 1946 : 13 800 habitants.
    • Breil a perdu 46 % de sa population, Sospel 44 %, Lantosque 36 %.
    • Castillon, qui reçoit la croix de guerre, meurt du conflit. 1963 : 301 habitants, 1946 : 47 habitants (1982 : 79 habitants). Le nouveau village est construit à plusieurs kilomètres de l’ancien.
  • Le département est classé dans le tiers des départements les plus ravagés par la guerre. 16 000 habitants ou bâtiments publics détruits (en partie ou totalement).

Les élections municipales d’avril - mai 1945

  • Les femmes votent en France pour la première fois.
  • Nice (où Jean Médecin n’est pas candidat). Au second tour, la liste socialiste - MRP l’emporte. L’avocat J. Cotta, socialiste, est élu maire.

En 1860, Tende et la Brigue étaient restées piémontaises, de ce fait un rapprochement avec la France a voulu être tenté. En avril-juillet 1945, ce dernier fût un réel échec mais en 1947, avec le traité de Paris, le ralliement connaît un succès.

1945 - Avril-Juillet : l’échec

  • 18 septembre 1944 : création d’un comité de Tende - la Brigue pour la rectification des frontières de 1860.
  • 21 avril 1945 : les troupes françaises libèrent Tende et la Brigue.
  • 28 avril : organisation d’un plébiscite - Sont admises à voter :
    • A Tende : les personnes domiciliées avant 1930 et les descendants des familles ayant conservé des biens dans la localité.
    • A la Brigue : les personnes domiciliées avant la déclaration de guerre.

      Résultats : la Brigue : 694 oui (90 % des voix). Tende : 1 076 oui (70 % des voix).
  • 6 mai : le préfet des Alpes-Maritimes reçoit un accueil enthousiaste.
  • 10 juillet : sur l’ordre du commandement allié, les Français sont obligés d’évacuer la haute Roya et sont remplacés par les troupes américaines. Les autorités italiennes reprennent en main l’administration.
  • Des observateurs anglais, américains et français viennent résider à Tende et la Brigue afin de “vérifier les sentiments authentiques de la population”.

1947 - Le succès

Le traité de Paris du 10 février

  • En 1860, Tende et la Brigue étaient restées piémontaises ainsi qu’une partie des territoires des communes d’Isola, Saint-Sauveur, Rimplas, Valdeblore, Saint-Martin-Vésubie et Belvédère (ces communes françaises possédaient donc des biens en territoire italien).
  • Le traité de Paris donne à la France Tende et la Brigue (sauf quelques hameaux sur le versant piémontais). Les six communes retrouvent les territoires, forêts et pâtures qui leur appartenaient en propre avant 1860.
  • La France a renoncé à réclamer la basse vallée de la Roya.

12 octobre

Le plébiscite officiel, organisé dans les communes de Tende, la Brigue et les hameaux de Piène et Libre, donne les résultats suivants :

Oui : 2 603
Non : 218
Abstentions : 137

Après cette guerre, tout reprend son cours et les différents secteurs (tourisme, politique, communications…) renaissent au fur et à mesure.

Les communications

  • Le pont sur le Var (route et voie ferrée) est rétabli dès janvier 1945
  • Le chemin de fer - 20 avril 1947 sur la ligne Nice - Coni, le trafic est rétabli jusqu’à Breil.
  • Les débuts de l’aéroport de Nice - 1946. Les premières lignes sont ouvertes vers Paris (12 juin), Bastia, Stockholm, Bruxelles - 34 230 passagers dans l’année. 1948 : 86 200 passagers.

Le tourisme : reprise lente

  • Il faut attendre 1948 pour retrouver un niveau comparable à celui de 1938.
    La région se relève difficilement des dommages accumulés pendant la guerre : les accès aux plages avaient été minés par les allemands ; des blocs de béton sur les plages étaient destinés à empêcher un débarquement.
  • La saison d’été est en train de l’emporter sur la saison d’hiver - 1948 : août est le second mois touristique, de peu derrière février.
  • 1947 - Premier festival international du film à Cannes.

La vie politique

  • 1945 - Nice Matin remplace le journal du groupe “Combat” et acquiert très vite la primauté dans le département. De la presse de gauche nombreuse en 1944 et 1945 il ne reste bientôt plus que le journal communiste le Patriote de Nice.
  • Les élections cantonales de septembre 1945 (renouvellement des 30 cantons).
    Virgile Barel est élu président du Département.
  • Elections municipales d’octobre 1947 - Nice - La liste de Jean Médecin arrive en tête; Nice est la seule grande ville de France qui n’a pas été atteinte par le raz-de-marée gaulliste (RPF) - Jean Médecin retrouve le fauteuil de maire qu’il avait occupé de 1928 à 1943.
  • Les forces politiques se déplacent de la gauche vers la droite.
    Résultats des élections législatives (5 députés élus à la proportionnelle) :
    • Octobre 1945 (première constituante)
      3 communistes, 1 socialiste, 1 modéré (J. Médecin)
    • Juin 1946 (deuxième constituante)
      2 communistes, 1 socialiste, 2 modérés.
    • Novembre 1946 (assemblée nationale)
      2 communistes, 3 modérés.
    • Juin 1951 - Grâce aux apparentements, les listes apparentées qui obtiennent la majorité absolue des voix remportent la totalité des sièges. Les modérés et les gaullistes apparentés enlèvent les 5 sièges (3+2) avec 56 % des voix.

Le département a une majorité modérée et conservatrice derrière Jean Médecin (qui fonde le Rassemblement Républicain) et une forte minorité de gauche dominée par le P.C.

Plusieurs évolutions sont visibles au cours de cette période contemporaine notamment concernant la circulation avec des travaux de désenclavement ; l’évolution des mentalités et de la vie politique avec un département désormais fortement tourné vers la droite ; et enfin un essor définitif et durable du tourisme sur la Côte dans les années 55.

La circulation et les transports

Un impératif : continuer le désenclavement

Par le développement des relations terrestres Est-Ouest et l’essor du trafic aérien.

Mais le problème du désenclavement vers le nord (Turin et Grenoble) n’est pas résolu.

Les routes :

  • Un nouveau pont sur le Var est accolé en 1955 au pont reconstruit en 1945 (pour supporter la route du bord de mer). Le Var est désormais traversé par un pont de 50 mètres de large (2 routes et une voie ferrée).
  • L’autoroute Estérel-Côte d’Azur
    • 1956 : début des travaux, de Fréjus à Cagnes-sur-Mer (ralentis par la catastrophe du Malpasset à Fréjus en décembre 1959)
    • 1961 : ouverture de la section Fréjus - Bouches-du-Loup.
    • 1969 : section Roquebrune (AM) - Italie.
    • 1976 : pont du Var et contournement de Nice.
    • 1979 : section Nice Est-Roquebrune. De 1980 à 1988 : doublement de la chaussée de Nice à Roquebrune.

Les chemins de fer :

  • Ligne Paris-Vintimille
    • Couverture de la voie ferrée dans la traversée de Monaco (début des années 50) et Cannes (premiers travaux en 1961).
    • Nice - décembre 1965 : le premier train à traction électrique arrive en gare.
  • Ligne Nice-Coni
    • Hiver 1979-1980 : réouverture de la section reliant Breil à la ligne Turin-Vintimille.

Croissance spectaculaire de l’aéroport Nice-Côte d’Azur

  • 1980 : doublement de la superficie (160 hectares gagnés sur la mer)
  • 1983 : ouverture de la piste sud - 1987 : ouverture de l’aérogare 2.

Le port de Nice

  • 1978 : début des travaux de construction d’un nouveau port, au sud de l’aéroport, interrompus par la catastrophe du 16 octobre 1979.

Le tourisme prend son essor définitif à partir des années 55-60

  • Le tourisme de masse, grâce à l’essor des moyens de transport individuel et à l’amélioration générale du niveau de vie.
  • Tourisme estival sur le littoral. En 1957, le mois d’août représente à lui seul un sixième de l’activité de l’année. Des fêtes continuent d’attirer des touristes d’hiver (Carnaval à Nice, fête des citrons à Menton). Les ports de plaisance se multiplient : 1964 - premier port privé à Cannes, le port Canto. En 1990, 28 ports de plaisance.
  • Tourisme hivernal dans le haut pays - 1971 : création de la station d’Isola 2000. Mais à part Isola, les stations de ski sont des stations de week-end.
  • Tourisme d’affaires et de congrès (pour lutter contre les périodes creuses).
    Construction de nouveaux palais des congrès (Monaco : 1978, Cannes :1982, Nice : 1984).
  • La crise des casinos - 1978 : fermeture du Palais de la Méditerranée.

La Principauté de Monaco

  • 18 mai 1963 - Convention fiscale entre la France et Monaco, à la suite d’une grave crise douanière et fiscale, la France s’inquiétant des avantages accordés par la principauté aux sociétés.
    Désormais, les citoyens français établis depuis moins de 5 ans à Monaco à la date du 13-10-62 (et ceux établis depuis cette date) paient les mêmes impôts que les autres français.
    Les entreprises réalisant plus du quart de leur chiffre d’affaires en-dehors de la principauté sont assujetties à l’impôt sur les bénéfices.
  • L’extension du territoire de la principauté qui gagne des terrains sur la mer (près d’un quart de sa superficie) : à l’est, le Portier et le Larvotto; à l’ouest : Fontvieille).

La vie politique

  • Nice Matin établit son hégémonie. En 1966, le Provençal (Marseille) renonce à son édition des Alpes-Maritimes introduite l’année précédente. En 1969, le Patriote-Côte d’Azur cesse d’être quotidien et devient hebdomadaire.
  • Un département dominé par deux fortes personnalités
    • Jean Médecin, maire de Nice jusqu’à sa mort en décembre 1965, président du Département de 1951 à 1961, secrétaire d’état en 1955.
    • Jacques Médecin, élu conseiller municipal de Nice en janvier 1966, après la mort de son père, et maire de Nice en février 1966, devient président du Département en 1973. Il conservera ces deux fonctions jusqu’à sa démission en septembre 1990 (député de 1967 à 1988, il est secrétaire d’état au tourisme de 1976 à 1978).
  • Un département désormais fortement ancré à droite
    • Elections législatives de 1978 (6 députés) et 1988 (9 députés).
      Les députés, élus au scrutin majoritaire, appartiennent tous à la droite et sont soutenus par le Rassemblement Républicain.
    • Deuxième tour des élections présidentielles
      1981 - Giscard d’Estaing : 54,37 %. 1988 - Chirac : 59,02 %.
    • La poussée du front national
      Législatives de 1986 : 20,9 %. Premier tour des présidentielles de 1988 : Le Pen : 24,4 %.
    • Une gauche minoritaire dominée à partir de 1980 par les socialistes.
      Les candidats soutenus par le PC dépassaient aux législatives les candidats du PS de plus de 30 000 voix en 1973, et plus de 15 000 voix en 1978.
      Législatives :
      1981 - PC : 17,6 % - PS : 33.7 %
      1988 - PC : 8.6 % - PS : 25,9 %