Du XIe au XIVe siècle

A partir du XIe siècle commence une renaissance économique.

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Fin du Xe - Naissance du comté de Provence :

  • Guillaume le Libérateur devient, grâce à la notoriété acquise par sa victoire sur les Sarrasins, un véritable chef d’état. Le comté de Provence est, à partir du XIe, un état dont le souverain est partout présent, empêchant l’implantation de puissants vassaux.
    Toutefois, l’autorité des comtes sur la Provence orientale (Nice et Grasse) ne s’imposera que très progressivement.
  • La Provence fait partie du Saint-Empire Romain Germanique, mais l’autorité de l’empereur ne se manifeste que pour habiliter les comtes provençaux à chaque changement de dynastie.

XIIe et première moitié du XIIIe (1112-1246) : la Provence et la Catalogne-Aragon

  • En 1112, Raymond Berenger III, comte de Catalogne, devient, par son mariage avec Douce (dernière descendante de Boson), comte de Provence.
  • En 1137, la Catalogne est réunie au royaume d’Aragon, qui acquiert le Roussillon en 1172. Les Rois d’Aragon ont la volonté de créer un état au nord de la Méditerranée, de l’Aragon à la Provence.
  • Mais, en 1213, lors de la croisade contre les Albigeois, les troupes du roi de France battent à Muret le roi d’Aragon allié au comte de Toulouse. Cette défaite ruine les ambitions de l’Aragon au nord et installe solidement les rois de France dans le sud du royaume.

Deuxième moitié du XIIIe, XIVe et XVe : la Provence et l’Anjou

  • En 1246, Béatrice, fille du comte catalan Raymond Berenger V, épouse Charles I d’Anjou, frère de Saint-Louis, qui devient comte de Provence.
  • En 1266, Charles I d’Anjou conquiert le royaume de Naples (dont la Sicile fait partie jusqu’en 1286). La Provence devient un territoire essentiel dans la politique méditerranéenne des Angevins.
  • En 1381, la reine Jeanne meurt sans enfant. Une guerre de succession oppose les deux héritiers qu’elle a successivement choisi : Charles de Duras, qui conservera Naples, et Louis I d’Anjou, qui gardera la Provence mais amputée de la région niçoise (devenue savoyarde en 1388).
  • En décembre 1481, Charles III, en mourant, fait de Louis XI son héritier. En janvier 1482, les états d’Aix reconnaissent le roi de France comme comte de Provence.

Les contours du Comté de Provence se redessinent au fil des siècles.

Le comté de Provence au XIIe siècle

Le traité du 16 septembre 1125 (signé entre le comte de Catalogne et le comte de Toulouse) précise les limites nord et ouest du comté de Provence.
Le pays compris entre le Rhône, la Durance, les Alpes et la Méditerranée forme le comté de Provence (le comte de Catalogne en est le souverain).
Les territoires au nord de la Durance et à l’ouest du Rhône, constituant le marquisat de Provence, appartiennent au comte de Toulouse.

Au XIIe, Nice est l’objet d’une lutte feutrée entre la Provence et la République de Gênes

  • Gênes dispute à la Provence la région littorale qui va de Vintimille au Var (pas de guerre mais des luttes d’influence).
  • D’où les oscillations de la politique des consuls niçois selon l’importance des partis favorables à l’un ou à l’autre des rivaux.
  • Quelques faits et dates :
    • 1130 - Gênes implante des comptoirs dans le comté de Vintimille.
    • 1162 - Accord Nice-Gênes.
    • 1166 - Le comte de Provence, Raymond Berenger III, trouve la mort en assiégeant Nice révoltée.
    • 1171 - Grasse signe un accord commercial avec Gênes.
    • 1176 - Accord entre Nice et le comte de Provence Alphonse I.
    • 1191 - Les Gênois obtiennent de l’empereur la suzeraineté de Monaco (qui se trouvait englobée dans le consulat de Peille).
    • 1213 - Les relations sont à nouveau étroites entre Nice et Gênes.
    • 1215 - Les Génois s’installent de façon permanente à Monaco et construisent un château sur le rocher.
    • 1229 - Raymond Berenger V, après avoir assiégé Nice, se rend maître de la ville et impose sa volonté aux Niçois. C’est la fin de la présence génoise à Nice.

La première famille comtale

  • Boson, comte de Provence en 949, qui fonde la dynastie.
  • Guillaume le Libérateur, mort en 993.
  • Douce, dernière descendante de Boson, épouse en 1112 Raymond Berenger III, comte de Catalogne.

Les comtes catalans

  • Raymond Berenger I (1112-1131) (Raymond Berenger III en Catalogne).
  • Berenger Raymond (1131-1144).
  • Raymond Berenger III (1144-1166). Il règne longtemps sous la tutelle de son oncle appelé Raymond Berenger II le Vieux.
  • Alphonse I (1166-1196). Jusqu’en 1181 la Provence est gouvernée en son nom par son frère appelé Raymond Berenger IV.
  • Alphonse II (1196-1209).
  • Raymond Berenger V (1209-1245). En 1246 sa fille Béatrice épouse Charles I d’Anjou, frère de Saint-Louis.

La première maison d’Anjou


L’Anjou, rattaché au domaine royal par Philippe Auguste, en est détaché par Saint-Louis en faveur de son frère Charles (première maison d’Anjou), puis à nouveau réuni au domaine royal par Philippe VI de Valois.

  • Charles I, comte d’Anjou en 1232, comte de Provence en 1246, roi de Naples en 1266. Il meurt en 1285.
  • Charles II (1285-1309).
  • Robert le Sage (1309-1343).
  • Jeanne I (1343-1382) dite “La Reine Jeanne”.
    Au cours de la guerre de succession qui a suivi sa mort, la région de Nice se détache de la Provence et se donne à la Savoie (1388).

La deuxième maison d’Anjou

L’Anjou est, encore une fois, séparé du domaine royal par Jean le Bon qui le donne à son second fils, Louis I d’Anjou, frère de Charles V (deuxième maison d’Anjou). C’est Louis I d’Anjou que la reine Jeanne choisit comme héritier à la place de Charles de Duras.

  • Louis I d’Anjou (1382-1384). Il ne conserve de l’héritage de la reine Jeanne que la Provence (amputée de Nice).
  • Louis II (1384-1417).
  • Louis III (1417-1434).
  • René (1434-1480). “Le Roi René”.
  • Charles III (1480-1481). Il fait de Louis XI son héritier. En 1482 la Provence devient française.

Une rapide mise en valeur accompagne la sécurité revenue. La population s’accroît rapidement après le départ des Sarrasins ; de nombreuses paroisses se constituent.

Nice, après une longue éclipse, renaît :

  • La cité occupe sur le replat sud de la colline du château, un espace très limité. Le site de la ville grecque est le site de la ville nouvelle.
  • 1er mai 1049 - Consécration de l’autel majeur de la cathédrale dédiée à Sainte Marie. L’évêque est le maître de la seigneurie.
  • Au début du XIIe siècle. Les pouvoirs détenus par l’évêque passent progressivement à la communauté urbaine (sans que l’on sache comment).

Les communautés d’habitants sur le littoral :

  • Antibes, ancienne cité grecque et colonie romaine, est le siège d’un évêché (transféré à Grasse en 1244). L’évêque est le maître de la seigneurie.
  • Aspremont (1062), sur les hauteurs du mont Cima (à 800 mètres d’altitude).
  • Cannes (1020), bourgade de pêcheurs, installée sur la colline du Suquet, appartient à l’abbaye de Lérins qui est un gros propriétaire terrien.
  • Vence, siège d’un évêché (dont l’existence est attestée depuis 439).
  • Cagnes (1032), Le Cannet (1025), Eze (1062), Grasse (1040), Mougins (990), Vallauris (972).

Les communautés d’habitants dans l’arrière pays :

  • Ce sont des associations d’habitants qui ont en commun un terroir (dans le cadre d’une économie agro-pastorale soumise à de fortes servitudes collectives) et qui sont unies religieusement sous la forme de paroisses.
  • Peille (1029) dont le territoire inclut Peillon, la Turbie et le rocher de Monaco.
  • Puget-Théniers (1066) dont la région fait partie jusqu’à la Révolution, du petit diocèse de Glandèves (Entrevaux).

D’autres paroisses :

  • Andon (1038)
  • Ascros (1066)
  • Bar-sur-Loup (1078)
  • Clans (1066)
  • Contes (1057)
  • L’Escarène (1046)
  • Gattières (1037)
  • La Gaude (1075)
  • Gilette (1079)
  • Isola (1067)
  • Gréolières (1035)
  • Gourdon (1035)
  • Levens (1075)
  • Opio (1084)
  • Roquesteron (1028)
  • La Roquette-sur-Siagne (1041)
  • Roure (1067)
  • Saint-Blaise (1075)
  • Saint-Etienne (1067)
  • Saint-Vallier (1061)
  • Thiéry (1064)
  • Tourrettes-sur-Loup (1024)
  • Valdeblore (1067)
  • Villars (1078)

Le siècle de l’autonomie communal et de la croissance de la cité niçoise.

Le siècle de l’autonomie communale : les villes de Consulat.

  • Une ville de Consulat est une sorte de petite république urbaine : des consuls, élus par les habitants, administrent la cité, en disposant de très larges pouvoirs, tant intérieurs qu’extérieurs. Le mouvement d’émancipation communale est favorisé par le développement d’une classe de marchands et d’artisans.
  • Trois principales villes de Consulat en Provence orientale : Grasse, Nice, Peille. Par contre, Antibes reste soumise à l’autorité de son évêque.

Le Consulat de Nice

  • Le Parlement public (assemblée des chefs de familles), détenteur des pouvoirs, élit les magistrats et un conseil restreint qui les assiste.
  • Les quatre consuls, élus pour un an, gèrent les affaires intérieures, lèvent les impôts, dirigent la défense, négocient et signent des traités (politiques et commerciaux) avec des états voisins.
  • Le juge des consuls est en charge des procès civils et criminels ; ses jugements sont sans appel.
  • Le Calvaire gère les finances de la ville. Il garde une des clefs du coffre déposé dans la sacristie de la cathédrale (le sacristain possède l’autre clef). Le coffre contient également les archives de la ville (chartes relatives à ses droits, pièces de procès, registres financiers…).
  • En 1176, le comte Alphonse I et les consuls niçois signent un important traité. Alphonse I confirme la libre élection et la juridiction des consuls ainsi que les coutumes niçoises : les Niçois versent au comte une somme de 25 000 sous et s’engagent à s’acquitter d’un certain nombre de droits.

C’est la confirmation du consulat, mais Nice reconnaît qu’elle tient ses libertés d’une autorité extérieure, qu’elle a un seigneur.

La croissance de la ville

  • La cité englobe désormais les replats sud et nord de la colline ; à l’intérieur des remparts, des terrains non bâtis sont consacrés à la culture.
    Dans chaque quartier, un habitant élu surveille les chemins et s’occupe de leur entretien. Il est interdit de circuler après le couvre-feu.
  • A l’extérieur de l’enceinte, la campagne environnante est placée sous la garde de 12 campiers désignés par le conseil restreint ; les délits ruraux sont dénoncés le dimanche devant les habitants réunis près de la cathédrale.

Une période de prospérité pour Nice et la Provence.

Prospérité de la Provence

Les comtes :

  • mettent fin aux consulats de la Provence orientale,
  • conquièrent une partie du comté de Vintimille,
  • créent une administration efficace.

Raymond Berenger V impose son autorité à la Provence orientale

  • 1227 - Il assiège Grasse et reçoit de la ville vaincue “la cession du consulat de Grasse” qui perd ses privilèges.
  • 1229 - Craignant de perdre Nice qui se rapproche de Gênes, il fait le siège de la ville qui doit accepter les conditions qu’il lui dicte. Nice perd ses franchises politiques (les murailles et les tours, symboles du pouvoir, sont désormais tenues par le comte). Une période prend fin : celle de l’autonomie municipale de Nice et de l’influence politique de Gênes à Nice (en 1230, les nobles niçois favorables à Gênes sont expulsés).

Création d’une administration précise et régulière

  • A Nice, le viguier assume les pouvoirs des consuls disparus : le viguier, représentant du comte, assure la défense de la ville, l’administre et juge les habitants ; il gère le domaine comtal, composé pour une large part des biens confisqués aux familles niçoises expulsées en 1230.
  • En 1258, Charles I d’Anjou démembre la vaste baillie d’Outre-Siagne dont Nice était la tête et qui englobait toute la Provence orientale. Nice n’est plus que le chef-lieu d’une simple viguerie.

La ville de Nice

La prospérité - Nice joue un petit rôle régional :

  • Rôle commercial : centre de redistribution de produits pour l’arrière pays (blé de Lombardie, sel d’Hyères) ;
  • Rôle maritime :
    • 1249 : la création d’un arsenal et d’un chantier naval (dont l’existence durera un siècle), sur l’emplacement de l’actuel cours Saleya ;
    • 1295 : fondation du port de Villefranche, dont la rade ample et sûre complète le port des Ponchettes insuffisant. Le couple portuaire Nice-Villefranche fonctionnera jusqu’au XVIIe (construction du bassin Lympia).

La ville s’agrandit.

De nouveaux quartiers se forment, au-delà de l’enceinte du XIIe, dans le triangle compris entre le flanc ouest de la colline, le Paillon et la mer (le “Puy de la mer” ou ville basse qui connaît un important développement vers le milieu du XIIIe).

1258 - La Provence s’étend vers l’est

  • En 1258 Charles I d’Anjou achète au comte de Vintimille :
    • Gorbio, Sainte-Agnès, Castellar, Sospel, Breil, Saorge.
    • Sospel, nouveau chef-lieu de viguerie, jouera un rôle important dans la vie du pays niçois.
  • Les comtes de Vintimille qui gardent le nord de leurs états prennent désormais le titre de comtes de Tende. Leurs domaines s’étendent au nord du col de Tende (Limone).
  • Le sud de l’ancien comté de Vintimille est désormais placé sous l’influence de la république de Gênes.

La seigneurie de Monaco

  • Monaco a été acquise par Gênes dès 1191. Les Gênois construisent en 1215 un château sur le rocher. En 1241, un traité signé avec la Provence définit la frontière de la seigneurie à l’ouest : une ligne Mont-Agel - Tête de Chien - Cap d’Ail.
  • Le territoire de Monaco appartient aux Grimaldi, une riche famille de Gênes, de 1297 à 1301, 1331 à 1337 et définitivement à partir de 1419.
  • Au XIVe siècle, Menton et Roquebrune, qui étaient tenues par Gênes, sont incluses dans la seigneurie de Monaco.
    Entre 1220 et 1240 la population mentonnaise avait quitté Puypin et s’était installée sur la colline qui domine la mer (aujourd’hui Vieux-Menton).

La ville de Nice se compose de deux agglomérations distinctes : la ville basse en pleine essor, et la ville haute en déclin progressif. La peste noire succède aux périodes de crise avant l’entrée en scène de la Savoie.

La ville de Nice : deux agglomérations distinctes

La ville basse, active, en essor, ville des négociants, des artisans, des ouvriers.

  • Importance élevée des terrains non bâtis (jardins, vignes).
  • Forte densité du peuplement dans les régions habitées (il ne reste rien des maisons et des édifices construits à cette époque).

La ville haute, ville des clercs et des notables, en déclin progressif,

  • Conserve une activité commerciale : le marché hebdomadaire du lundi et la foire annuelle de l’Assomption,
  • Le Parlement continue de se réunir devant la cathédrale.

Les deux villes sont entourées de remparts :

la ville haute communique avec la ville basse par trois portes. Leurs rapports sont parfois conflictuels : vers 1363, la ville haute refuse de participer aux frais de creusement d’un nouveau lit pour le Paillon.

Les crises de la seconde moitié du XIVe siècle

La région niçoise pratiquement isolée.

Pendant le règne en France de Charles V (1364-1380), les grandes compagnies (ce sont des bandes de soldats qui, désœuvrés pendant la paix, se transforment en bandes de brigands) sont chassées du royaume et envahissent la Provence, pillant les campagnes et coupant les routes de terre. Comme la piraterie rend la vie maritime peu sûre, Nice est isolée du reste de la Provence et sa situation devient difficile.

La peste noire (1348-1353)

Cette grave épidémie, originaire de l’Inde, envahit l’Asie Mineure, la Méditerranée, l’Europe occidentale et centrale.
On peut apprécier ses ravages en Provence par les chiffres suivants :

  • En 10 ans, la viguerie de Puget-Théniers perd un tiers de ses habitants,
  • De 1315 à 1367 le nombre des Niçois diminue des 2/5 : 1315 = 10 000 environ, 1367 = 6 000 environ.
  • A Antibes, de 1315 à 1371, le nombre de feux (foyers) passe de 350 à 200.

La Savoie, qui mène une politique d’expansion vers le Sud, entre en scène

  • Le comte de Savoie, Amédée VI, le Comte Vert (1343-1383), obtient du comte de Provence, Louis I, la partie angevine du Piémont.
  • Son successeur, Amédée VII, le Comte Rouge (1383-1391), acquiert en 1385 Coni et le Val de Stura.

La session de Nice et des villages du pays niçois au comte de Savoie

  • Après la mort de la reine Jeanne sans enfant, les guerres de succession (1382-1388) opposent deux prétendants : Charles de Duras (de Naples) et Louis d’Anjou.
    Si la Provence se déclare pour Louis d’Anjou, les communautés du pays niçois optent pour Louis ou pour Charles : le pays apparaît très divisé.
    Le seigneur de Beuil, Jean Grimaldi, en profite pour jouer un rôle décisif. Nommé gouverneur des régions de Provence par Charles de Duras, il le trahit en s’entendant avec le comte de Savoie. En août 1388, il s’engage à remettre au comte de Savoie Nice et sa viguerie, la viguerie de Vintimille et du Val de Lantosque, la viguerie de Puget-Théniers et la baillie de Barcelonnette.
  • Septembre 1388 - Amédée VII, à la tête d’une petite armée,
    • Est accueilli à Barcelonnette, Saint-Etienne-de-Tinée, Saint-Martin-Vésubie, L’Escarène, Nice,
    • Signe avec les syndics de Nice un contrat de 34 articles = il disposera à Nice des pouvoirs souverains pendant trois ans et il confirme les libertés, privilèges et coutumes de Nice.
  • Octobre 1388 - Amédée VII
    • Reçoit les délégués de Sospel, Luceram, Peille, Massoins, des villages des vallées de la Vésubie et de la Tinée. Toutes ces communautés se donnent à lui,
    • Rencontre, en revanche, le refus d’Entrevaux, Guillaumes, Daluis qui restent en Provence.
  • Novembre 1391 - la session de Nice devient irréversible
  • Les syndics de Nice prêtent, en effet, un hommage définitif au comte de Savoie.