Le canyoning dans les Alpes-Maritimes : de la spéléologie à une pratique sportive
Le canyoning ou canyonisme est une activité qui est apparue seulement dans les années 1980. A cette époque, seuls les quelques très rares pêcheurs sportifs, osaient s’aventurer dans les gorges, les canyons et les cours d’eau les plus escarpés du moyen et du haut pays.
Contre toute attente, une discipline sportive nouvelle a émergé des profondeurs de ces canyons encaissés et obscurs où, hier encore, personne n’aurait osé poser le pied.
Le canyoning : la naissance d’une discipline sportive
Le canyoning dans les Alpes-Maritimes est né grâce aux spéléologues de l’Audibergue ou du Marguareis qui ont dompté les grandes profondeurs. Alors que “tombaient” les dernières grandes voies d’alpinisme du Mercantour, les canyons, quant à eux, gardaient tout leur mystère et leur farouche beauté demeurait méconnue.
C’est au début des années 1980 qu’une équipe de jeunes aventuriers, démunis de tout équipement adéquat, se risquent à quelque folle descente dans un paysage sans repère, seulement hanté par les nombreux obstacles de la faune sauvage.
Une discipline prisée dans un relief envoûtant
Depuis lors, le ludisme de l’activité s’ajoutant au piment de la découverte, tous les vallons les plus secrets, les cascades les plus hautes ou les défilés les plus resserrés sont régulièrement sillonnés par des canyonistes passionnés venus de l’Europe entière.
Séduits par ces parcours envoûtants où l’on oublie presque le monde terrestre pour se fondre dans la fluidité ambiante, les passionnés et amateurs défilent à la recherche d’un dépaysement total.
Le canyoning : une discipline respectueuse de la faune et de la flore
La pratique de cette activité de pleine nature est étroitement règlementée dans les Alpes-Maritimes afin de préserver les milieux naturels qui accueillent les amateurs et professionnels. La faune et la flore présentent depuis des siècles dans ces sites d’exception doivent préserver un équilibre même après le passage de l’homme.
Le comportement des pratiquants joue un rôle essentiel dans l’équilibre de ces espaces naturels où l’écosystème est souvent sous-estimé du grand public. En effet, le fond du cours d’eau héberge toute l’année pontes, alevins et larves d’insectes. Ces dernières constituent la principale source de nourriture des poissons (truite, chabot, vairon, barbeau méridional) et des écrevisses autochtones, en forte régression.
Tous ces animaux vivent ou se réfugient sous les pierres et ils peuvent être écrasés lors du piétinement. Grenouilles et crapauds évoluent aussi dans cet environnement spécifique, aux abords des points d'eau et sont eux-mêmes la proie de choix des reptiles.
Les canyons sont également le territoire d’oiseaux très particuliers (cincle plongeur, martin pêcheur et rapaces) ainsi que de mammifères rares (chiroptères, musaraigne aquatique), espèces strictement attachées aux cours d’eau. La descente trop tôt dans la saison et les ambiances bruyantes perturbent les cycles de reproduction de ces animaux qui, pour la plupart d’entre eux, font l’objet de mesures de protection.
Il est donc primordial d’être très attentif et d’avoir conscience que ces sites renferment une vie souvent insoupçonnable.
Attention où vous mettez les pieds, vous n’êtes pas seuls !