Les forts de la place de Nice : Fort de la Revère, Eze.

La défaite de France contre l’Allemagne lors de la guerre de 1870-1871, pousse l’état-major à reconsidérer la défense de la frontière de l’Est de la France. Le général Séré de Rivières imagine un nouveau système défensif basé sur une fortification polygonale s’adaptant facilement aux irrégularités du terrain. Les infrastructures (caserne, magasins et poudrière) semi-enterrées sont reliées par des galeries de circulations. Elles sont recouvertes d’une masse importante de terre, pour les protéger des bombardements et pour servir d’assise à la plateforme d’artillerie. Cette dernière est compartimentée par des abris-traverses, servant en temps de paix à abriter les canons. La défense rapprochée du fort est assurée par un fossé, des casemates lourdement armées aux angles : les caponnières, et des parapets pour les fantassins. Construit entre 1882 et 1885, le fort s’inscrit dans le dispositif du camp retranché ayant vocation à défendre la ville de Nice de toute invasion ennemie et résister à un siège de plusieurs mois. La pression pour le capitaine du génie Rougier est d’autant plus forte, que l’Italie en 1882 rentre dans la Triple Alliance aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Le fort de la Révère est chargé de contrôler les axes d’invasions débouchant du col de Tende sur les vallées des deux Paillon. Il est flanqué par des batteries annexes de la Simboula à l’Est et des Feuillerins (actuel Astrorama) à l’Ouest et par les forts de la Drète, du mont Agel et de la Tête de Chien. L’arrivée de l’obus torpille en 1886, contraint les militaires à creuser des abris-cavernes pour le casernement et une nouvelle poudrière entre 1888-1889. En 1995 le fort est acquis par le conseil général des Alpes-Maritimes. Il est au cœur du Parc départemental de la Grande Corniche.