Le patrimoine par commune : Roquestéron

Roquesteron, dont le territoire de 647 h se situe le long de la rive gauche de l’Estéron, est dominé par les barres calcaires et les crêtes du Mont Long (1 040 m d’altitude). Orientées au sud, les terres sont propices à la culture de l’olivier, de la vigne et du blé. La commune, détachée de l’actuel village de la Roque-en-Provence, a porté le nom de Roquesteron-Puget, jusqu’en 1985. L’étymologie du nom vient de roc, rocher, et de la rivière qui le traverse, l’Estéron. La création de la commune date de 1760, lorsque le traité de Turin institua une frontière entre la France et les États sardes, selon le principe des « eaux pendantes et des cours de rivière ». Roquestéron, traversé par l’Estéron, est alors scindé en deux. La partie ancienne, aujourd’hui La Roque-en-Provence, est intégrée au royaume de France, alors que le quartier sur la rive gauche, Roquestéron, revient au Royaume de Piémont-Sardaigne. Récemment peuplé, le quartier était en pleine expansion depuis le XVIIe siècle. La population y avait migré en grande partie car le site, mieux exposé, aux terres cultivables abondantes, était plus accueillant, en cette période de relatif calme politique. Pendant la Révolution, devenue française, la commune est érigée en chef-lieu aux dépens de Sigale. Elle le restera après la restauration sarde. Lors de la réunion à la France, en 1860, les deux communes, Roquesteron-Puget et Roquesteron-Grasse, choisissent de rester séparées. La construction de la route en 1870, suivie dans les années 1920 de la mise en service du tramway, n’endiguèrent pas l’émigration vers le littoral, accentuée par les deux guerres mondiales. Dans les années 1960, la commune, chef-lieu de la vallée de l’Estéron jusqu’en 2015, s’est repeuplée en accueillant notamment des familles de harkis. Elle concentre les services administratifs et sa population s’élève aujourd’hui à près de 600 habitants.