Le patrimoine par commune : Ascros

La commune d’Ascros, dont l’altitude varie entre 600 m et 1 449 m, se situe dans un environnent ouvert permettant une vue circulaire allant des massifs Alpins jusqu’au littoral, dont elle n’est éloignée à vol d’oiseau que d’environ 30 km. Le territoire est peu pourvu en cours d’eau et, de ce fait, le nord de la commune est très sec. Le chef-lieu, sur une butte à 1 150 m d’altitude, au milieu de terres autrefois agricoles, est placé quasiment au centre du territoire compact de la commune (1 774 ha). Deux hameaux, Rourebel et les Crottes, complètent l’habitat. L’origine du nom de la commune vient du latin crosus, creux, fond, ravine. Ascros, comme en attestent des fouilles archéologiques, est occupé depuis la fin de l’Âge du bronze. Après les Ligures, les Romains s’y installent, vers le début de notre ère. Mais la première source écrite, mentionnant un habitat fortifié, Castrum de Crocis, (le site ne prendra le nom d’Ascros qu’en 1760), date de la première moitié du XIIIe siècle. Cependant plusieurs membres d’une famille de ce nom sont cités dès le milieu du XIe siècle. Un village s’installe au pied du château et reçoit une église à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, sous la dédicace de Saint-Véran. En terre de Provence et en coseigneurie, Ascros, comme les villages de la vallée de Chanan, passe à la Maison de Savoie en 1388 et son fief est donné, par le comte Amédée VII de Savoie, à la famille des puissants Grimaldi de Beuil. Sa position stratégique, belvédère à la frontière entre les terres de Savoie et le Royaume de France, incite ses seigneurs, et notamment les Grimaldi, à renforcer les fortifications déjà existantes. Après la chute d’Annibal Grimaldi en 1621, le château n’est pas détruit mais sombre petit à petit dans l’oubli. Le village devient le fief des Galléan, puis des Caissotti de Roubion à la veille de la Révolution.